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Causeries et lichouseries
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17 mars 2013

FEVRIER 2013: Les sujets

Je suis une pensée

Je suis une pensée
pensée
réfléchie
rabâchée, remâchée
mille fois ressassée
Je suis venue
un matin, l'air de rien
il faisait beau, la fenêtre était ouverte
elle était étendue, nue sur le lit
à rêvasser : « il faudrait refaire le papier peint, ces rideaux sont démodés, ce lustre est à chier ! »
le soleil, hardi, s'introduisit
lui aussi
sur son corps alangui
moi dans son esprit distrait
je m’immisçai
telle une ombre
d'abord fugitive
longeant les plinthes, le plafond, l'interrupteur
à peine visible
Puis, peu à peu,
Entêtante, jusqu'à l'obsession
Je ne la lâchais plus.

Je suis une pensée, volatile, insaisissable, inachevée... Dans le bruit des conversations et des occupations, je suis passée, on a cru me reconnaître, et je me suis dissipée. Je suis déjà vue, déjà entendue, maintes fois ressassée au comptoir. On me pare aussi de beaux atours, écrins pompeux pour une pensée creuse. Pour une personne aimée, je me fais tendre, caressante, mais que le vent tourne et je suis assassine, pousse-au-crime. Pensée primitive qui guide l'action immédiate, je suis imbriquée au réel. Pensée ré-flexive, je définis l'homme ou même la femme « elle pense donc je suis ». Je suis dans tes rêves, dans tes souvenirs, sans cesse et sans relâche, comme un refrain qui donne le rythme. Je pense à toi.

Je suis ta pensée. Tu penses, donc je suis. Tu suis le fil de ta pensée. Je suis la pensée que tu suis. Que tu penses suivre quand tu crois penser. Penses-tu ? Penses-tu ! Tu penses penser mais tu te perds. Dans tes pensées. Je ne suis pas seule. A peine conçue, je me disperse et me démultiplie. De partout, ça pense. ça te dépasse. ça parle. Des paroles partent qui dépassent ta pensée. Tu ne peux plus suivre. C'est à toi que je parle, à toi que je pense. Au toi passé. Les pensées parlent au passé. Je suis ton passé repensé. Ta pensée repasse et tu ne la saisis plus. Je poursuis une pensée insaisissable. Un pas effacé. Un souvenir sur le sable. Je suis une pensée, et les cent pensées qui s'ensuivent, les pensées qui font les cent pas, ressassées, insatiables, insomniaques.
Je suis la pensée qui te possède.
Qui procède à ton procès.
Je suis la pensée qui te suit.

Je suis une pensée. Fausse. Faux. Je suis une faux. Fosse. Il me faudra creuser une fosse. Face. C'est un ravalement de façade. Face à toi, je ne peux plus. Tu riais quand je criais. Cradot ! Je suis cradot ! Délaissé, blessé...Un fauve. Je fais le tour de ma chambre. Tes yeux... s'il te plaît, ne me regarde plus. T'es trop con, t'as tout gâché. Elles te servent à quoi, maintenant, tes peluches, ta panthère rose. Putain. T'avais qu'à pas...m'le montrer. Tu t'rends pas compte, mais j'me crève le cul à emballer des saumons dans des cartons. Et toi, l'air de pas t'en faire, pendant que j'plongeais la tête dans l'oreiller, tu commençais à les remplir tes cartons. Tu faisais le tour de ma chambre, récupérant peignoir, brosse à dents, pyjama. Tu t'voyais déjà chez lui, salope ! J't'ai bien bluffé. Tu croyais que j'allais m'casser, faire des virages hurlants avec ma caisse sur l'parking d'Super U. T'aurais pris ta claque. Tu t'serait fait la belle à pattes de l'autres côté du bled. Une chambre à soi, c'est ça qu'elle vendait Sandra. Bah ! Tu vois, là, c'est la tienne. Elle est à nous. (Fait divers) 

Je suis une pensée sans arrière, sans avant... Une pensée seule et petite puis profonde quand elle devient multiple et qu'elle s'échappe! Cette pensée est vive et libre; il faut la saisir pour tenter de la cerner mais sans contraintes car elle est fragile et volatile. A moins qu'un fil léger et translucide la maintienne au bord de ma raison, au bord de ma folie.

Je suis une pensée très colorée, très parfumée. Je n'ai qu'à fermer les yeux pour la cueillir et m'enfuir de plaisir.

Voyage autour de ma chambre

Autour de ma chambre noire, je m'endors
Autour de ma chambre froide, je grelotte
Autour de ma chambre à air, je respire
Autour de ma chambre à soi, je suis moi

Observer avec précision la poussière sur la suspension asiatique, le mobile de cuivre, les imperfections du crépis duquel émergea un soir un corps féminin nu, les reflets de la fenêtre en diptyque dans l'angle de la pièce nue. Étendre le corps, la masse, les pieds devant pour couper le flux des activités chronophages, le regard projeté à un angle de 70° au-dessus des jambes.
Et parfois ça tourne, ça oscille, ça balance, ça bouge agréablement.
Le tournis.
Après une journée de cheval, de bateau, de vélo, de voiture.
Le tournis. La chaude expérience extatique du corps qui bouge seul, sans volonté, sans mouvement. Le mouvement intérieur. L'oscillation mystérieuse des sphères en mon coeur.

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