Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Causeries et lichouseries
Publicité
Albums Photos
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 5 958
Derniers commentaires
8 septembre 2012

AOUT 2012: Les sujets

"Le sel de la vie" ....?

Partir sur un coup de tête, loin, longtemps sans soucis, s'allonger et se dire que son corps décidera, frapper des mains en rythme très fort sur une musique inavouable, s'extasier à voix haute face aux changements de lumière, laisser glisser l'air chaud et lourd en inspirant profondément, rire discrètement en écoutant des ronflements d'aise, déguster du rosé bien frais sur la cale de la plage, sentir son coeur battre très fort de peur tout en souriant paisiblement à ses enfants, ouvrir l'oeil tôt le matin - même encore endormi et apprécier la tasse de café, se demander si la couleur bleue du chardon a été répertoriée tellement elle paraît si différente, chercher la place idéale pour caler sa tête dans l'oreiller et enfin s'enfoncer dans le sommeil, toucher la rambarde en bois chauffée au soleil, dans le couloir passer la main sur chaque côte des radiateurs en faisant du bruit, mettre en boucle la même intro d'un disque pour un enchaînement harmonique indescriptible, applaudir les larmes aux yeux, faire couler l'eau chaude dans le dos, trouver un replis de la peua et s'y arrêter, mais surtout admirer la lune, toujours...

- Non, c'est moi !
- Non, c'est moi !
- Mais tu l'as déjà fait hier !!
- C'est pas vrai !
Et notre grand-mère décide ce soir là de nous parler de sa jeunesse. Aucune de nous deux donc ne fera sa tresse, celle que tous les soirs religieusement elle tisse afin que demain ses longs cheveux noirs ne soient pas emmêlés. Et nous voilà, les cousines, réconciliées, apaisées, réjouies à l'idée de l'entendre se raconter, surtout contre elle, nos pieds glacés calés contre les siens, dans son grand lit où pendant les vacances elles nous fait deux places. Et là, le nez contre sa chemise de nuit ses souvenirs, sa douceur jusqu'au matin... "Savourer les madeleines"

J'aime dormir.
J'aime manger.
J'aime lire.
J'aime la vie.
J'aime mettre deux oreillers pour lire.
J'aime regarder la carte du monde aux toilettes.
J'aime caresser mon chat.
J'aime descendre l'escalier assis.
J'aime passer mes doigts dans mes cheveux.
J'aime allumer la lumière de mon bureau.
J'aime parler avec moi.
J'aime étirer mes doigts.
J'aime poivrer mon assiette pleine.
J'aime compter jusqu'à 9...

Ces petits riens qui me font du bien... Cela commence le matin dès lors que je m'éveille. Je laisse mes sens étourdis par une nuit de sommeil se mettre en action. Tout d'abord j'écoute et j'apprécie ce faux silence qui m'entoure. Puis j'ouvre les yeux et m'émerveille devant ces petites choses qui font mon quotidien, quelques meubles épars, des livres entassés, des jouets qui traîneent par-ci par-là. Après je respire mon parfum, je m'emplis de toutes ces senteurs si anodines mais aussi si suggestives. Enfin je touche, ce besoin irrépressible de caresser du bout des doigts mes garçons, les toucher, les sentir, les respirer, les regarder. Voilà, vite vite des sels que je reprenne vie.

Le moment avant de dormir où je retourne mon oreiller pour qu'il soit frais
Etirer au réveil bras et jambes comme un chat

Sentir l'odeur du repas et saliver bien avant d'y être (avec les croissants, c'est encore mieux)
Ecouter au café une conversation et extrapoler le reste
Lire, où que ce soit

Décoller pour un long voyage
Etre dans un endroit improbable, où dans un lieu public à une heure inhabituelle

Laisser le chat s'installer ronronnant et me pétrissant de ses pattes
Avoir au courrier non pas des pubs mais une vraie lettre

Voir mon jardin revivre et fleurir au printemps
Installer les jeux avec les enfants comme si j'en étais encore un
Eteindre leur lumière quand ils sont endormis avec un dernier bisou

J'aime...
- Au petit matin, l'édredon soulevé sous la mansarde et la lucarne aveugle, en descendant les marches qui grincent de l'antique escalier, dans l'odeur du café qui se fait, assister à la toilette de mon grand-père qui finit de se raser, avant d'aller réveiller ma grand-mère abandonnée sous un autre édredon, sous un crucifix protecteur.
- Allongé sur le sable ou sur l'herbe tendre et nouvelle, voyager avec les nuages et me laisser bercer, comme un lézard sous le soleil, par la danse des feuillages.
- Faire la cuisine en écoutant d'une oreille distraite la radio, faire la vaisselle ou le repassage en ne pensant à rien, faire du jardinage en creusant quelques pensées sérieuses.
- Partir très loin ou me percer davantage en dévorant les trente premières pages d'un roman.
- Plonger dans la mer fraîche pour sentir mon corps revivifié auprès des rochers.
- Commencer à m'étourdir après quelques verres d'alcool et débuter une conversation échevelée avec des compagnons choisis.
- Regarder le paysage en roulant dans un pays étranger, et m'imbiber de foule, de poussière, de montagnes et de plaines.
- Rire sans raison
- Raisonner en riant
- Habiter la vie, me vouloir du monde
- Rencontrer d'autres sourires
- Sacrifier à la mélancolie de l'automne en regrettant le passé, tout en me sentant bien au chaud dans un présent aimable et désirable.

- Échanger un regard avec un homme, au volant de sa voiture ou de sa camionnette, quand on est seule à attendre le bus. Et puis le feu passe au vert.
- Ecouter avec la concentration d'un RG les conversations des inconnus, les retranscrire telles quelles.
- Profiler les gens avec qui l'on discute comme un commissaire de polar.
- Enregistrer les détails de l'environnement avec la plus grande précision. Construire des cartes mentales. Comprendre, saisir, comprendre, se souvenir.
- Deviner les relations des gens dans  le TGV
- Voir le renard du quartier
- les gens dans le gâteau
- le pigeon victoria
- reconnaître les petits vieux
- les fous
- les voitures des voisins
- leurs visiteurs du dimanche
- retenir l'heure de passage des trains
- les arroseurs de géraniums
- admirer une silhouette
- admirer les palettes d'un ravalement
- la liberté fertile d'un jardinet
- voir des animaux sauvages au bord des champs quand on voyage en train ou en voiture ou en car.
- Détailler les courses des inconnus sur le tapis roulant. Imaginer leurs repas.
- Mémoriser toutes les paroles absurdes hors contexte
- les noter
- les raconter.
- Regarder les chaussures des femmes, leurs doigts de pied, leurs pendants d'oreille.
- M'asseoir au milieu des gens au cinéma.
- rire avec eux
- rire avec des inconnus dans un commerce en regardant leur visage. Avoir presque aussitôt envie de pleurer.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité